34- L’HOMME QUI TUA LIBERTY VALENCE de John ford 1961
Un sénateur célèbre pour avoir éliminé un dangereux bandit Liberty Valence revient avec sa femme à Shinbone pour les funérailles d’un ami est interviewé par un journaliste à qui il raconte sa première venue dans cette ville
Le dit sénateur Ransom Stoddard (JAMES STEWART) lors de son arrivée dans un Ouest sauvage et violent, se fait agresser et malmené par un trio de voyous .Recueilli par Tom Doniphon (JOHN WAYNE) il est soigné par Hallie (VERA MILES) et accueilli par un couple d‘aubergistes. Ransom tente de poursuivre en justice son agresseur en se servant des lois lui qui désire être avocat. De surcroit Ransom travaille dans le journal local tenu par un directeur certes alcoolique mais courageux (EDMOND OBRIEN) (1) et tente d’apprendre à lire et à écrire aux habitants , créant une école où tout un chacun s’inscrit dont ses hôtes et Hallie. Ce comportement et les attaques personnelles chagrineront Liberty Valence qui n’a peur de personne excepté de Tom et l’affrontement aura lieu entre le fragile homme de loi et la brute démesurée.
A près de 70 ans le grand John Ford signe son western testament et non son ultime (2) il prône des valeurs qu’il a peur de voir disparaître : l’enseignement pour tous pour défendre ses intérêts et choisir ses représentants politiques ; la démocratie pour avoir un pays magnifique ; ne représente t-il pas Liberty Valence comme un fasciste, un extrémiste dont la seule arme de persuasion reste la violence et la presse, l’école et la loi comme autres pouvoirs résistant au précédent.
Il étaye sa démonstration de contradictions, ne croyant pas aux chimères ; son héros ; le futur sénateur Ransom Stoddard va prendre les armes pour défendre ses idées ; ce sera sa seule contradiction. Ford n’existera pas d’introduire des personnages peu communs : un shérif marié à une mexicaine venant avec ses enfants et l’employé noir (WOODY STRODE) (3) de Tom assister aux cours d’alphabétisation
Ford l’homme au parcours presque sans trop de fautes signe là une œuvre aussi magistrale que sa démonstration assez pessimiste d’un monde qu’il a souvent peint avec moins de tristesse. Il immortalisa cette œuvre par l’affrontement de deux légendes du cinéma américain –rencontre unique- et par deux grands acteurs du genre : James Stewart qui incarne depuis Capra la défense de la démocratie , et John Wayne - rarement aussi bon – incarne l’individualiste fort intrigué et attiré par ce nouveau régie politique où chacun peut assurer sa souveraineté. Il laissa comme une des dernières tirades du film la sentence la plus illustre et la plus révélatrice du western : « Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la réalité » et ce e regard profond sur l’Histoire d’un pays ; John Ford est un grand.
(1) Qui sera 7 ans plus tard un des comparses de « La horde sauvage »
(2) S’ensuivra « les cheyennes »
(3) Le fameux « Sergent noir » de John Ford